Au coeur du Quercy .... Les diplômes de l'université de Cambridge.

Au cœur du Quercy… Les diplômes de l’université de Cambridge.

Depuis longtemps, la maîtrise de l’anglais est devenue une exigence pour l’accès à de nombreux emplois. Du tourisme à l’industrie en passant par le commerce, cette compétence linguistique est devenue un critère de sélection dans une économie planétaire. Ainsi, la valorisation d’un parcours, puisqu’il s’agit d’une compétence transversale, ou de son reflet le curriculum vitæ, passe obligatoirement par une référence prestigieuse. Les mentions comme « anglais lu, parlé… », ont cessé depuis longtemps d’être prises au sérieux. Je décidais alors de prendre attache avec le syndicat local de l’université de Cambridge qui après un échange sur les contenus, les méthodes, les modalités d’évaluation et les coûts, me remit une volumineuse documentation : des dépliants pour les candidats, des référentiels pour les formateurs et les formatrices, des affiches alléchantes qui ne pouvaient que donner envie d’aller de l’autre côté de la manche, pour mettre à l’épreuve, ses apprentissages et son accent. J’avais de quoi soumettre un projet au Conseil Régional qui dans le cadre des procédures en vigueur, l’adopta. Cette institution nous renouvellera sa confiance pour les 12 promotions qui suivront, à raison de 2 par an.

Quel que soit le domaine de formation, la validation a une importance capitale. Poser un objectif, en terme de diplôme est un challenge que tout individu ne voudra pas spontanément relever. Le formateur doit alors, encourager, donner envie, en somme motiver. Le défi est grand, certains le relèvent spontanément, d’autres pas. Le fait de se mesurer à un objectif, permet toujours de réaliser plus de progrès que lorsque, aucun repère précis n’est donné si ce n’est celui du contenu. Le formateur doit savoir à quel niveau il faut placer la barre, ni trop haute, ni trop basse afin de ne pas décourager, ni de faire de ces moments de formation, des instants ennuyeux.
Les diplômes de l’université de Cambridge, au nombre de 5, favorise un choix approprié :
Le Key english test (Ket) rarement utilisé car il correspond à un niveau élémentaire, il serait plutôt recommandé pour les jeunes collégiens.
 Le Preliminary english test (Pet), est déjà plus intéressant, il révèle un bon niveau de classe de seconde et une communication aisée dans des situation concrètes courantes.
Le First certificate in english (Fce) correspond au niveau le plus demandé, il garantit une réelle autonomie dans l’exercice de différentes activités professionnelles, il correspond à un niveau bac à bac +1, selon la référence et il en existe plusieurs.
Le Certificate in advanced english (Cae), correspond à un Bac +2 ou 3 et enfin ...
Le Certificate of profeciency in english (Cpe) , équivalent d’une maîtrise avec ses options traduction et littérature, garantit un réel professionnalisme.
Ces diplômes correspondent à un standard européen, que les entreprises reconnaissent. Il existe aussi des validations en anglais des affaires mais elles étaient moins demandées. L’autre avantage de ces diplômes, peut- être même le plus important, est le fait qu’ils recèlent une qualité intrinsèque à stimuler la communication. Bâtie sur des supports audio, surtout, pour mettre à l’épreuve l’écoute et vidéo, la méthode est particulièrement vivante, suscitant même le plaisir d’apprendre.

Très rapidement, les stages que ma structure proposait, acquièrent une notoriété qui alla au-delà de la région. Il faut dire que mon équipe de trois formatrices, de langue maternelle anglaise et de formation universitaire, avait déjà une solide expérience dans l’animation de groupes d’adultes.

Le stage était intensif, trois mois et demi dont 2 semaines dans une entreprise, à raison de 7 heures par jour, consacrait des progrès incontestables. En centre, la règle est une communication exclusivement en anglais. Le stagiaire qui ne la respectait pas, souvent par oubli, le matin en arrivant, était pénalisé par un gâteau symbolique. Au troisième constat, il devait payer un vrai gâteau à tout le groupe qu’il partageait autour d’un thé. Une atmosphère britannique, de la convivialité et beaucoup de rigueur, font la démonstration que les français sont aussi doués pour les langues.

Avec la rémunération assurée par l’Assedic ou le conseil régional et la prise en charge des frais d’inscription aux diplômes, l’esprit était libéré pour une concentration optimale sur l’objectif. Les groupes étaient composés à l’image de la France : des femmes en majorité mais aussi des hommes, des personnes issues de la diversité, en minorité, des ouvriers et des ingénieurs mais surtout des catégories moyennes, chacun ou plutôt chaque sous-groupe, ayant un objectif pédagogique bien précis. La solidarité qui s’y manifestait était forte et sincère. Nul ne ratait l’occasion de tendre la main, pour donner et recevoir.

Dès la troisième ou quatrième promotion, les lotois ne représentaient plus qu’à peine la moitié. Les autres venaient de Toulouse, Albi et même de Tarbes. Il faut souligner qu’à l’époque, le collège public voisin, assurait l’hébergement et la restauration à un prix qui ne décourageait pas l’envie d’apprendre. Les résultats également étaient au rendez-vous : chaque stagiaire est assuré de terminer la formation avec au moins un diplôme. Certains quittaient l’établissement que je dirigeais avec un emploi car le stage intensif de langue comportait une période d’application en entreprise. D’autres consolidaient celui qu’ils occupaient. Parfois, c’est une promesse d’embauche qui réconfortait et stimulait le stagiaire pour qu’il maintienne le cap vers l’objectif fixé.

Ce sont au total plus de 200 diplômes que nous avions remis à l’occasion de cérémonies qui réunissaient élus, stagiaires, formatrices, représentants de l’Université de Cambridge et que la presse locale couvrait largement.

Ces stages ont été à l’origine de résultats émouvants tant les situations personnelles de départ étaient particulières et paraissaient sans issue. Christian, était ingénieur qualité, au chômage depuis quelques mois. Sa bête noire était les tests de sélection en anglais auxquels les cabinets de recrutement, le soumettaient. Il me racontait que dès lors qu’il avait porté sur son Cv, la mention du diplôme de l’université de Cambridge, ces mêmes chasseurs de tête, avaient cessé de le passer à la moulinette des épreuves d’évaluation. Le prestige de cette mention lui a facilité l’accès à un important poste à responsabilité dans une entreprise de notoriété internationale. Laurent, lui était pilote de ligne inscrit comme demandeur d’emploi. Le stage intensif lui avait ouvert la piste des emplois à l’international, le Canada puis le Cameroun. Notre compatriote, Catherine est originaire de Côte d’ivoire. Malgré un doctorat en biologie, elle avait beaucoup de mal à trouver un emploi. Le stage pratique en entreprise lui avait permis de trouver la solution dans un important laboratoire du département voisin. La majorité des participants avait une solution à la clé : secrétaire, assistante mais aussi technicien, guide ou hôtesse d’accueil. Enfin, une entreprise industrielle locale, après avoir embauché une technicienne méthode, sortie d’un de nos groupes, rechercha sa secrétaire commerciale dans la même promotion et la recruta. Tout professionnel de l’emploi et de la formation ne pouvait que se réjouir d’un tel dénouement. Une prestigieuse référence peut faire la différence.

Si adc était l’un des très rares organismes de la région à proposer ces fameuses validations, il faut aussi relever que l’université de Cambridge ne lésine pas sur les moyens nécessaires à la diffusion de l’anglais. Nous avions reçu, en guise de dotation gratuite mais que nous avions certainement payée d’une autre façon, plus 500 ouvrages adaptés de la littérature anglaise, pour des lecteurs potentiels de différents niveaux. Chacun est captivé par un contenu qui tient compte de son niveau de maîtrise de la langue.

Cette expérience a également été, pour moi, l’occasion d’observer comment les établissements scolaires se positionnaient à l’égard de ces titres que propose l’université de Cambridge. De très nombreux établissements de l’enseignement privé, essentiellement des lycées, suggéraient régulièrement ces validations à leurs élèves, alors que le secteur public ne l’avait fait qu’une seule fois. Le fait de poser un objectif en terme de diplôme, stimule, encourage, incite et conduit vers un résultat plus net et plus massif. Comme pour les adultes, les jeunes élèves sont davantage stimulés à communiquer. C’est ainsi que, probablement, ils prennent de l’avance sur leur camarade de l’enseignement public. En outre, par l’intermédiaire des examens, oraux et écrits, auxquels ils sont confrontés, ces élèves se préparent et s’aguerrissent aux situations de sélection. Ces dernières qui sont presque systématiques dans le monde du travail, ont tendance à diminuer dans le système éducatif qui privilégie, de plus en plus, le contrôle continu aux vertus différentes.

Si la maîtrise de l’anglais est un véritable défi pour les générations futures, tout le monde devrait contribuer à le relever, à commencer par les entreprises elles-mêmes. Ainsi, les comités d’entreprise, ne serait-ce qu’au titre des cadeaux de fin d’année, pourraient remplacer le jouet ou le gadget, supplémentaire, par un chèque-inscription à un diplôme que le futur adulte utilisera comme un véritable atout. Il n’est pas certain qu’une si petite mesure puisse faire faire l’unanimité au sein de l’instance de gestion du comité d’entreprise. Pourtant, ce sont les enfants des classes moyennes, ne serait-ce qu’en raison de leur nombre, qui devraient en profiter le plus et, peut-être, le mieux aussi.

Cette expérience m’a également et très souvent, amené à m’interroger sur l’absence, le retrait voire la régression du français sur la scène internationale. Contrairement aux responsables hexagonaux, les britanniques ont mis en place une véritable machine au service de leur langue, leur culture et leur économie. Voilà vingt ans, cette mission de diffusion de l’anglais, était confiée à deux universités, Oxford et Cambridge qui devaient, peut-être, parfois, se marcher sur les pieds. Je connaissais un peu la situation, puisque moi-même, j’avais préparé un diplôme d’Oxford lorsque je fréquentais les British concils de Paris et d’Alger.

Depuis, c’est Cambridge, cette prestigieuse institution qui pilote un programme mondial, avec l’organisation, quatre fois par an, le même jour, à la même heure et à la même minute, les épreuves qui conduisent aux titres qu’elle délivre sous son contrôle, selon un immuable rituel britannique. Au vu du fonctionnement, de ce redoutable dispositif, il n’y a rien d’étonnant au constat que chacun peut faire : l’anglais exerce bien une véritable hégémonie sur la planète.

La France quant à elle, a confié cette mission, à une structure appelée « l’Alliance française » si peu connue et à laquelle, récemment, Patrick Fauconnier, journaliste spécialiste des questions éducatives, au Nouvel observateur, a consacré un article fort intéressant mais malheureusement qui n’abordait pas les questions qui fâchent. Le nom même de cette structure pose problème et explique, en grande partie, une notoriété toute relative et à mes yeux, insignifiante. Les français ont rejeté «l’Alliance atlantique » et ils veulent imposer « l’Alliance française » au monde entier. Pour des raisons strictement identiques, nul ne voudra d’une alliance, un terme à connotation péjorative. A Paris, le siège de l’Alliance française, d’après ce même article, n’évoque que la présence de jolies filles, une image des plus agréables mais qui, hélas, n’apportera pas le même rayonnement à la langue et à la culture françaises.

A propos de cette question, la diffusion la langue à travers le monde, les responsables français se conduisent exactement comme leurs cousins des pays sous-développés. Ces derniers, en règle générale, préfèrent toujours mettre en œuvre une idée personnelle dont ils sous-estiment les effets néfastes, à une autre, géniale, qui a fait ses preuves chez le voisin et qu’il ils pourraient s’approprier, moyennant adaptation. Le japon a construit sa puissance économique sur ce dernier principe.

Contrairement aux affirmations de la représentante de « l’Alliance française », au journaliste du nouvel observateur, les anglais, non plus, ne se ruinent pas dans la diffusion de leur programme mondial, puisque financé par les usagers eux-mêmes. En revanche, c’est le pack anglais qui emporte la palme de l’efficacité. Soyons fair play, oh pardon ! Chevaleresques, pour le reconnaître.

Que peut-on opposer à Cambridge, si ce n’est notre illustre, immense et prestigieuse Sorbonne. Je fais le pari qu’avec un tel étendard, dans un délai de cinq ans, la langue française aura gagné une importante partie du terrain que les anglais ont si intelligemment occupé.

A l’étranger, un tel projet donnerait plus de sens au co-développement. En province, où « l’Alliance française », totalement inconnue, n’est que l’addition de trois mots, un tel projet serait aussi synonyme de nouvelles ressources financières. Au-delà de ces considérations matérielles, ce sont des valeurs séculaires qui seront largement diffusées et nous l’espérons, partagées.

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